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Auteur/autrice : Olivier Loubiere

Le GDSA12 a fêté la Saint-Ambroise

La saint-Ambroise à Entraygues sur Truyère a été fêtée le dimanche 4 décembre

Le programme était chargé.

1 –La messe à l’église Notre Dame des eaux vives a été un moment fort avec évocation de saint Ambroise, bénédiction des ruches et des apiculteurs. St Ambroise hissé sur le maître autel dominait les fidèles et les nouvelles ruches données par le Rotary et peintes pas les enfants des écoles étaient au pied de l’autel.

2 – Le Pot de l’amitié offert à tous par la mairie à la maison des associations en présence de Mr Le Maire d’Entraygues a rassemblés : des élus, des apiculteurs et leurs familles. On peut citer entre autres Monsieur le maire Bernard Boursinhac, Jean Louis Boissard membre du CA de l’Abeille de l’Aveyron et membre de la cellule anti frelon du GDSA12. Enfin le « Bourgnon de la Cornélie GDSA12 » était présent en force : Nono et son épouse, Jean- Bernard, Edouard, Georges et Alain. Nous avons pris un pot, discuté abeille, varroa, frelon et futur Rucher La Santé de l’Abeille RLSA. Jean Blanchot a annoncé pour mars 2023 une formation anti varroa à Entraygues avec l’aide de la FRGDS Occitanie et du FAEDER.

Bulletin d’Espalion 22/12/2022

3 –Un rapide bilan de l’année a été fait et quelques prospectives ont été annoncées.

4 – Un repas nous a été offert par la municipalité au restaurant l’Indépendance. Les discussions ont été chaleureuses animés vivantes, puis chacun est rentré chez soi. 

Entraygues entre Lot et Truyère et un endroit idéal pour l’apiculture. La population est réduite. La flore est variée, l’eau est abondante. Il n’y a pas de grande culture et de gros verger. Des pentes sont à l’abri des vents dominants des acacias et des châtaigniers poussent à proximité. Il y a tout pour faire des produits de la ruche de qualité. Il y a tout pour faire connaitre aux habitants et aux touristes que l’Aveyron est une terre de Miel.

La Saint-Ambroise à Villefranche de Rouergue le mercredi 7 Décembre 

Jean Pierre Mangé et les moniteurs du Rucher Ecole et du Rucher La Santé de l’Abeille du champ des Chartreux nous ont présenté le bilan de l’année. Le RLSA fonctionne à la perfection. Une formation anti varroa a été faite au printemps. A cette occasion, le Docteur vétérinaire Lionel Lafont a fait une formation théorique en salle le matin et pratique au rucher l’après-midi. La formation était soutenue par la FRGDS Occitanie et le FAEDER. Après la récolte du miel un gros effort a été fait sur le comptage du Varroa. De nombreuses chutes en fin de traitement à l’amitraze ont conduit à faire une recherche des résistances aux traitements et des échantillons ont été envoyés à APINOV. Les résultats montrent une résistance modérée à l’amitraze et au tau-fluvalinate. 

Le Rucher école a attiré de nombreux élèves. Les premières attestations de « Formation apicole » ont été remise par le Président du GDSA12 Jean Blanchot et le conseiller Municipale de Villefranche chargé de la biodiversité Jean-Marie Bugarel. L’ambiance était à la fête. De nombreux apiculteurs du Champ des Chartreux étaient là autour de Jean-Pierre. Tous en équipe ils avaient préparé une belle St Ambroise. Les Sponsors (Municipalité de Villefranche et Lyons Club) ont pris la parole. Ils ont assuré les apiculteurs de leur soutien. La bonne humeur était de mise et de nombreux rires et applaudissements ont ponctuées le bilan de l’année écoulée et les interventions des bénévoles et formateurs. La remise des diplômes et des pots de miel a clôturé la première partie de la soirée. Tout au long de la soirée les discussions ont été chaleureuses. On a parlé d’abeille, de frelons et de changement climatique notamment du manque d’eau qui a été un souci majeur de la période estivale.

La Saint-Ambroise à La Cavalerie le samedi 10 Décembre 

Le Rucher Ecole et le Rucher La Santé de l’Abeille du Camp de la 13eme DBLE à La Cavalerie poursuivent. Sur le camp les abeilles profitent d’un environnement de qualité, comme le souligne l’article « Plateau du Larzac le rucher école » paru dans le N° 857, de Képi Blanc d’octobre 2022 « un camp militaire est un endroit idéal pour les apiculteurs car le lieu est sain, sans pesticide. La nature est préservée les abeilles ont un environnement riche en fleurs ». Cette année de nombreux apiculteurs militaires et civils ont été formés. L’année écoulée a été riche en essaimage et pauvre en miel. Le miel des causses 2022 est d’une qualité exceptionnelle. Une formation anti varroa a été faite en été. Le Docteur vétérinaire Anne Le Jan a fait une formation théorique en salle le matin et pratique au rucher l’après-midi. La formation était soutenue par la FRGDS Occitanie et le FAEDER. Au cours de la fête de la St Ambroise, le miel a été remis par Michel Rives au commandement représenté par le Capitaine Lemoine. Les diplômes ont été remis par le Capitaine et par Jean Blanchot. Un bon repas a été servi au mess des sous-officiers. La température négative de l’après-midi était incompatible avec l’ouverture des ruches pour faire le traitement d’hiver. Il a été remplacé par un cours théorique fait par Stéphane Bourdon doublé d’un atelier de montage de bande de cire gaufrée sur cadre animé par Michel Lutran.

Point d’étape sur le cas de loque américaine détecté sur le millavois

Dr Vét Anne Le Jan/ DIE Apiculture-Pathologie apicole

Point d’étape sur le cas de loque américaine détecté sur le millavois :

Près de 2 mois après le signalement de ce cas sur Millau, les visites sanitaires des ruchers de Millau ont pu être effectuées, ainsi que des prélèvements de couvain, sur un rayon de 3 km autour du foyer d’infection, à la faveur d’une météo encore clémente.

Je remercie vivement les apiculteurs pour leur accueil et leur coopération, qui ont permis la bonne gestion de cette alerte sanitaire.
Le foyer ayant été immédiatement assaini et aucun autre cas de loque américaine détecté sur les couvains analysés, la situation s’annonce favorable à une levée de l’Arrêté Préfectoral de Déclaration d’Infection en sortie d’hivernage.

Dans l’attente, il convient de rester prudent, colonies et materiel apicole doivent toujours rester confinés dans la zone de 5 km autour du foyer.
Bon hivernage à vos abeilles.

LECHAGE des HAUSSES et RISQUES SANITAIRES : ATTENTION à la METHODE !

Dr A. LE JAN

L’efficacité des abeilles pour le nettoyage des hausses est précieuse : le léchage du miel résiduel évite le problème de la fermentation des cadres de hausse et ce faisant, les oeufs et petites larves de fausse teigne sont aussi éliminés avant le stockage hivernal.

Problème si les hausses à lécher sont installées en plein air, un pillage massif se développe rapidement (photo 1).

Photo 1 : Nuée d’abeilles pillardes en plein air.

Or le pillage, avec la dérive, est le principal mode naturel de transmission des maladies apicoles entre colonies :

Dans le cas des hausses mises à lécher en plein air, les butineuses de tous les ruchers du secteur s’infestent par contact, puis ramènent à leurs ruches le miel ingéré pour le stocker en réserve. Les contaminants du miel se redispersent alors au sein de la colonie d’origine que ce soit par le contact, ou par la trophallaxie au fur et à mesure de sa consommation (photo 2). Les signes de maladies peuvent ainsi n’apparaître qu’au printemps suivant alors que le pillage date de la saison apicole précédente.

Photo 2 : Trophallaxie

Pour rappel, le rayon habituel de butinage s’étend en moyenne de 1,5 à 5 km (voire jusqu’à 10 km en période de disette) et le miel est beaucoup plus attractif que le nectar pour les abeilles.

Quels sont les risques de contamination des colonies lors de pillage ?

* Transmission d’agents pathogènes par le contact :

Transmission de Varroas entre abeilles : infestation des butineuses saines et surinfestation des contaminées -> Augmentation des taux d’infestation de toutes les colonies (figure 1). D’où l’importance du comptage des varroas et du traitement acaricide longue durée dès la récolte faite.

Figure 1 : Effet d’une réinfestation sur l’évolution annuelle du taux d’infestation en varroas selon leur nombre en sortie d’hiver. Seuil économique critique de 2000 varroas (SNGTV).

Et avec les varroas, les nombreux virus dont ils sont les vecteurs (DWV, ABPV, SBV, BQCV…). Contact des pillardes avec les bactéries et spores présentes sur les rayons et les abeilles (agents de la

loque américaine et européenne, nosémose, scosphérose).

Contact possible avec des espèces invasives présentes sur les rayons (Aethina tumida) et sur les abeilles (Tropilaelaps sp.).

* Transmission par ingestion d’un miel possiblement contaminé :

Ingestion de bactéries pathogènes : Nosema sp., Ascosphéra apis, Paenibacillus larvae (loque américaine) et Melissococcus plutonius (loque européenne) qui résiste plus d’un an dans le miel.

Ingestion de spores, trés résistantes :
Spores de Paenibacillus larvae (résistance dans le miel > 1 an), Nosema sp. (4 mois), Ascosphéra apis (4 ans).
Mais aussi spores botuliques (contamination du miel par la bactérie Clostridium botulinum lorsque hausses, cadres, lève-cadres ont été posés au sol, ou si la ruche n’est pas suffisament surélevée).

Point très important : la pose d’une grille à reine entre le corps et la hausse en début de miellée prévient l’élevage de couvain et le développement de ses maladies et leurs germes au sein des cadres à récolter (loque américaine et européenne, ascosphérose).

Ingestion de résidus de pesticides (médicaments vétérinaires, produits phytosanitaires).

D’où les précautions à prendre par l’apiculteur pour un léchage des hausses…sans pillage :

Jamais de hausse à l’air libre ! Pendant la récolte au rucher, seule solution pour enrayer un pillage important : recouvrir les hausses d’un linge mouillé (photo 3).

Photo 3 : Protection contre le pillage pendant la récolte.

Pour les petits ruchers, il est aisé de replacer les hausses sur leur corps d’origine à l’issue de l’extraction et ce pour 24 à 48 H au-dessus d’un plateau chasse-abeille (figure 316). Le stockage des hausses se fera ensuite en cheminées, aérées et protégées des rongeurs, de préférence.

L’exploitation apicole importante placera les hausses en chambre froide après l’extraction (photo 4).

Photo 4 : Chambre froide hermétique

En conclusion :

Si les hausses sont laissées à l’air libre, les risques sanitaires sont majeurs pour toutes les colonies d’un territoire, particulièrement dans les zones à forte densité de ruchers. Des précautions sont à prendre pour que le léchage des hausses garde son intérêt hygiénique et ne soit pas une invitation au pillage de grande ampleur, principal mode de transmission des maladies apicoles entre colonie.

Dr A. LE JAN

La sécheresse expérimentale à long terme modifie le parfum floral

La sécheresse expérimentale à long terme modifie le parfum floral et les visites de pollinisateurs dans une communauté végétale méditerranéenne malgré des impacts globalement limités sur le phénotype, l’aspect général des plantes et leur reproduction.

 Coline Jaworski, et al https://doi.org/10.1111/1365-2745.13974.

Avec la sécheresse les abeilles font face à une nouvelle odeur de garrigue méditerranéenne et à la diminution du nectar de thym.

Le manque d’eau, modifie l’odeur des fleurs et le comportement des pollinisateurs. Cela perturbe les abeilles notamment la canicule accentue le phénomène. Pour repérer les fleurs, les abeilles utilisent différentes informations, la forme, la grandeur les couleurs, les odeurs. Les fleurs de la garrigue méditerranéenne changent de parfum en fonction de la disponibilité de l’eau selon les chercheurs de l’IMBE d’Aix Marseille Université.

Pour étudier l’impact des changements de précipitation une vingtaine de plateformes munies de gouttières ont été installées dans la garrigue. Sous les dix premières, l’eau tombe au sol normalement. Les autres évacuent environ 12% de l’eau de pluie.

Les scientifiques ont installé des structures dans la garrigue pour mesurer l'impact de la sécheresse sur les écosystèmes.

Les scientifiques ont installé des structures dans la garrigue pour mesurer l’impact de la sécheresse sur les écosystèmes. IMBE 

La sécheresse modifie qualitativement les émissions florales du thym, du Cyste et du romarin. Seul le thym réduit sa production de nectar. L’abeille domestique Apis mellifera et le bourdon commun Bombus terrestris visitent plus de fleurs dans les parcelles témoins de contrôle que dans les parcelles ou la sécheresse est augmentée. A l’inverse les petites abeilles sauvages visaient plus de fleurs dans les parcelles de sécheresse que dans les parcelles de contrôle. La richesse en espèces de pollinisateurs ne change pas entre les traitements. L’aridité accrue due au changement climatique devrait être plus forte que la baisse de 12%  de l’expérimentation. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que ce sont 20 à 30% de précipitations en moins qui arriveront au sol. La sécheresse perturbe les plantes, quand les précipitations diminuent, le thym produit jusqu’à quatre fois moins de nectar. Le manque d’eau est un des facteurs qui impacte les écosystèmes et les pollinisateurs.