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LA PARALYSIE CHRONIQUE OU MALADIE NOIRE

LA PARALYSIE CHRONIQUE OU MALADIE NOIRE

Dr. L. LAFON

Qu’est ce que la paralysie chronique ?

Maladie contagieuse de l’abeille mellifère due à un virus appelé CBPV (chronic bee paralysis virus en anglais). Elle touche les trois castes d’abeilles adultes et provoque des troubles nerveux et des modifications morphologiques (abeilles noires et dépilées) précédent souvent la mort.

Autres appellations : maladie noire, maladie de mai, mal des forêts, petites noires.

Où trouve-t-on cette maladie ?

Dans le monde entier.

Quelle réglementation s’applique ?

Pas de statut réglementaire en France.

Comment se transmet elle ?

Les abeilles se contamine par échanges de matières souillées : nourriture par trophallaxie ou déjections ou par contact : toutes les lésions de la cuticule par frottements lors de confinement ou après blessures (Varroa ou trappes à pollen). Une reine infectée transmet le virus à ses descendants.

Le virus est souvent présent en faible quantité dans les ruches et se développe en présence de facteurs favorisants

Quelles sont les conditions qui favorisent son apparition ?

  • Facteurs de confinement : mauvais temps surtout au printemps (maladie de mai), absence de ressources, surpeuplement, surdensité de colonies, longue transhumance.
  • La récolte de miellat de conifères prédispose au « mal des forêts », potentiellement par irritation du tube digestif favorisant la pénétration du virus.
  • Les lésions de cuticule : Varroa et trappe à pollen.
  • Certaines souches ou races.
  • Certains pesticides ayant un effet synergique avec le CBPV.

Comment la reconnaître ?

Il existe deux formes qui peuvent être concomitantes :

  • type 1 = troubles neurologiques (abeilles rampantes, qui tremblent, incapables de voler) et mortalité étalée sur plusieurs semaines entrainant la perte de la colonie.
  • Type 2 = abeilles dépilées, noires, d’aspect luisant, paraissant plus petites souvent repoussées par les gardiennes. Elles développent progressivement les troubles nerveux et meurent. Pour ce type il peut y avoir des cas de guérison.

Comment confirmer une suspicion ?

Prélèvement d’au moins 20 abeilles malades ou mortes récemment envoyées à un laboratoire agréé afin de réaliser une PCR.

Voir fiche des prélèvements pour plus de précisions.

Les frais sont à la charge de l’apiculteur.

L’interprétation peut être délicate surtout dans un contexte de suspicion d’intoxication.

Avec quoi peut-on la confondre ?

Intoxication : une intoxication aigüe entraine une mortalité brutale et ponctuelle d’abeilles et on observe une quantité d’abeilles mortes devant la ruche au même stade de décomposition. Lors de paralysie chronique l’évolution est plus longue (jusqu’à plusieurs mois) donc on observe des cadavres à divers stades de décomposition et des abeilles présentant des symptômes.

Dans le cas d’intoxication chronique ce sera plus difficile et il faudra confronter les observations de terrain (enquête épidémiologique) et les résultats des analyses.

Méthodes de lutte et de contrôle :

Prophylaxie :

  • respecter un équilibre entre ressources de l’environnement et densité des colonies.
  • Éviter tout ce qui entraine des lésions de la cuticule : bien traiter contre Varroa.
  • Ne pas hiverner de colonie sur miellat
  • Sélectionner des souches résistantes.

Traitement :

  • Aucun traitement n’existe.
  • Remplacer la reine par une plus résistante, éliminer les colonies gravement atteintes.

Pour poursuivre :

Présentation Dr LAFON pour l’AG du GDSA du 25 février 2017 (réservé aux adhérents). La santé de l’Abeille n°255 p 261 à 284.

Contactez les acteurs sanitaires du département.

En résumé :

            Maladie virale touchant les trois castes d’abeilles adultes.

Deux expressions : types 1 et 2 présents seuls ou simultanément.

Apparaît lors de confinement dans la ruche, de surdensité, au printemps en général.

Il faut insister sur la prévention et les mesures de bonne gestion apicole car aucun traitement n’est possible.

Elle est parfois difficile à différencier d’intoxications chroniques.

En cas de doute contactez votre vétérinaire ou TSA.

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