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Étiquette : parasite

LES NOSÉMOSES

Dr. L. LAFON

Qu’est ce que la nosémose ?

C’est une maladie parasitaire qui affecte les trois castes d’abeilles adultes due à la prolifération d’un protozoaire de genre Nosema.

Deux espèces sont connues à ce jour :     Nosema apis responsable du type A

Nosema cerenae pour le type C.

Dans le type A on observe des troubles digestifs (abdomen dilaté, diarrhée) ; des troubles « nerveux » (abeilles trainantes, ne pouvant voler, grimpant sur les herbes) ce qui entraine une dépopulation, l’affaiblissement de la colonie puis sa mort.

Dans le type C qui se développe les signes sont plus discrets : perturbation de l’organisation des rôles productifs, de la communication, baisse de production, supersédure.

Où trouve-t-on cette maladie ?

Partout dans le monde. La nosémose à N. cerenae touchait à l’origine Apis cerenae en Asie et se répand dans le monde entier.

Quelle réglementation s’applique ?

La nosémose de type A est un danger sanitaire de première catégorie à déclaration obligatoire en DDCSPP.

Le type C n’est soumis à aucune obligation.

Comment se transmet elle ?

Les noséma produisent des spores très résistantes qui sont les éléments de contamination et de transmission des deux types de maladie. Après ingestion par l’abeille la spore éclot dans l’intestin et le parasite se multiplie.

Les signes cliniques sont souvent peu importants et sont peu enclins à détruire une colonie à eux seuls. Par contre si d’autres éléments d’affaiblissement existent ils vont agir en synergie et provoquer des dégâts importants.

La Nosémose de type A est en diminution alors que le type C progresse.

La dérive et le pillage sont des facteurs de diffusion entre les coloinies.

Quelles sont les conditions qui favorisent son apparition ?

Ce sont les conditions de confinement et de surpopulation avec un climat humide ; de mauvaises conditions d’élevage comme une mauvaise aération des ruches, un hivernage sur miellat, un nourrissement trop humide (sirop).

Comment la reconnaître ?

Pour le type A les symptômes de diarrhée et de souillures des ruches et des cadres peuvent être caractéristiques mais cela arrive rarement. Plus souvent quelques traces, des abdomens dilatés, des abeilles trainantes montant sur les herbes sans pouvoir voler, une mortalité étalée dans le temps.

Pour le type C c’est beaucoup plus frustre : on observe une diminution du couvain, de la production, une ruche anormalement peu active.

Comment confirmer une suspicion ?

Cela n’est possible que par analyse de laboratoire spécialisé avec comptage des spores dans une cinquantaine d’abeilles adultes (fraichement mortes ou malades). Les résultats doivent être confrontés aux données d’examen et d’épidémiologie par le vétérinaire.

Pour le type A lors de l’extraction des intestins on les voit blanc laiteux ou translucides.

Avec quoi peut-on la confondre ?

Avec différentes causes d’affaiblissement d’une colonie. A part la diarrhée les autres signes sont peu spécifiques.

Avec certaines intoxications chroniques pour les troubles nerveux.

Méthodes de lutte et de contrôle :

Prophylaxie : lutte contre les causes favorisantes =

  • bonnes exposition et aération des ruches.
  • Limiter les carences : traiter Varroa selon les recommandations, veiller aux apports protéiques.
  • Veiller à la qualité du nourrissement en hiver et au printemps. Ne pas donner de miel issu d’une ruche contaminée ou suspecte.
  • Renouveller 2 à 3 vieux cadres chaque année.
  • Hygiène et désinfection : chalumeau pour le matériel, chauffage des cires à 100°C pendant 30mn, vapeurs d’acide acétique pour les hausses, chauffage du miel au dessus de 60°C (le rend impropre à la consommation humaine)

Traitement :

Aucun traitement n’existe pour aucune de ces deux affections.

La déclaration d’un cas de nosémose de type A (confirmé par analyses) entrainera la destruction de la ou des colonies touchées * et la mise en place d’un périmètre de surveillance (APDI).

  • le corps de ruche pourra être conservé après désinfection consciencieuse au chalumeau.

Pour poursuivre :

Présentation du Dr LAFON pour l’AG du GDSA en 2017 (réservée aux adhérents).

 

En résumé :

            2 maladies touchant les 3 castes adultes

Le type A est soumis à déclaration obligatoire mais pas le type C

Des parasites proches mais ne provoquant pas les mêmes symptômes : troubles digestifs et nerveux pour le type A, affaiblissement productif pour le type C.

Gestion par application des bonnes pratiques apicoles.

Demandez conseils à vos vétérinaires et à vos TSA.

LE PETIT COLÉOPTÈRE DES RUCHES

Dr. L. LAFON

Qu’est ce que c’est ?

Coléoptère nommé Aethina tumida originaire d’Afrique du Sud. Il mesure de 5 à 7 mm à l’âge adulte et est de couleur brun foncé puis noire.

Caractéristiques : élytres plus courts que l’abdomen (qui dépasse donc) ; tête, thorax et abdomen bien séparés et port d’antennes en massue.

La larve mesure 1 cm environ, blanc crème avec 6 longues pattes fines en partie antérieure et des rangées d’épines dorsales sur les segments du corps, les deux dernières séries sont plus robustes.

Cycle du parasite : la femelle pond des grappes d’œufs dans les fissures de la ruche ou le couvain ; ils éclosent en 2 à 3 jours. Les larves se développent dans la ruche pendant 10 à 15 jours en dévorant le miel, le pain d’abeille et les œufs. La nymphose se fait hors de la ruche dans un rayon de 20 m en général (parfois jusqu’à 200m) dans un sol meuble, humide et à plus de 10°C à une profondeur de 1 à 30 cm. Si il fait trop froid les larves vivent moins de 21 jours. Les adultes émergent au bout de 3 à 4 semaines en fonction de la température extérieure (extrêmes 8 à 84 jours).

Où trouve-t-on ce parasite?

En Afrique, en Amérique du Nord, en Australie et depuis août 2014 en Calabre (Sud de l’Italie) où il est actuellement en surveillance renforcée.

Quelle réglementation s’applique ?

C’est un danger sanitaire de première catégorie soumis à déclaration immédiate auprès de la DDCSPP. Des plans de surveillances pour éviter son introduction sont en place sur tout le territoire national et notamment les zones de possible importation.

Comment se transmet elle ?

Le petit coléoptère est autonome et peut parcourir 20 km, vivre 9 jours sans manger ni boire, s’abriter 60 jours dans du couvain et plusieurs mois dans un fruit.

Le bourdon peut être un hôte occasionnel permettant la survie du parasite.

La contamination peut aussi se faire par achat de nucléi, d’essaims ou via le matériel, la transhumance, les cires…

Quelles sont les conditions qui favorisent son apparition ?

Achats mal contrôlés, transhumance et échanges de matériels ou de colonies.

Conditions climatiques favorables.

Comment la reconnaître ?

Prolifération dans la ruche de larves blanches qui détruisent les cadres, mangent les œufs, le miel, les cires et le pain d’abeille. Le miel coule hors des cellules, fermente et peut même s’échapper par le trou de vol ou le plateau grillagé.

Les adultes sont plus discrets et se cachent au fond de la ruche. Ils sont nourris par les abeilles et ne provoquent pas de dégât.

Comment confirmer une suspicion ?

Dans les débuts de l’infestation seul les adultes sont présents et ils sont difficiles à trouver. Il existe des « pièges » dans lesquels ils se réfugient et peuvent être repérés : plaquette de plastique alvéolé, piège de cadre ou de fond de ruche. On peut parfois visualiser des pontes sur les cadres de couvain.

En présence de larves de nombreux dégâts dans la structure des cadres, les réserves et le couvain sont repérés, ainsi que du miel qui fermente et qui s’écoule.

En cas de suspicion il est primordial de faire confirmer par le laboratoire de référence après avoir prévenu la DDCSPP (directement ou par l’intermédiaire de vos vétérinaires ou TSA de secteur). Le prélèvement sera congelé pour éviter tout risque de contamination lors du transport.

Avec quoi peut-on la confondre ?

La fausse teigne : la larve du papillon est parasite de la ruche et se nourrit des réserves en traçant des tunnels dans les cires. Elle produit des fils de soie sur son trajet.

Beaucoup moins destructrice que Aethina elle colonise des ruches faibles ou des corps et des hausses mal stockées. De plus les cocons sont présents dans la ruche où naissent les adultes (pas de partie du cycle dans le sol).

Méthodes de lutte et de contrôle :

Prophylaxie : ne pas introduire la parasite = avoir des garanties sanitaires sur les achats de ruches et essaims. Ne pas transhumer dans une zone touchée (actuellement aucun foyer en France). Inspecter soigneusement ses colonies.

En cas de doute faire appel à un acteur sanitaire du département.

Traitement : aucun traitement n’est possible.

La « maladie » doit être déclarée en DDCSPP.

La ou les ruches touchées seront en totalité détruites (insecticide, vapeurs de souffre et incinération) et des mesures d’examen et potentiellement de destruction seront appliquées à tout le rucher. Un périmètre de surveillance sera établi autour de ce dernier et toutes les ruches seront visitées. Une enquête épidémiologique sera commanditée pour évaluer l’origine de la contamination et ses suites.

Pour poursuivre :

Résumé :

  • maladie parasitaire de la ruche due à un petit coléoptère nommé Aethina tumida. Adulte marron foncé à noir de 6 mm portant des antennes en massue et dont l’abdomen dépasse des élytres. Larve de 1 cm ayant 3 paires de longues pattes à l’avant et des épines sur tous les segments du corps.

  • Particularités expliquant la contamination : l’adulte se déplace jusqu’à 20 km, la multiplication des échanges et déplacement de colonies. Expliquant la difficulté à l’éliminer : les larves se transforment dans le sol et sont inatteignables à ce stade, prolificité des adultes.

  • Maladie réglementée à déclaration obligatoire en DDCSPP.

  • Fort dégâts causés par les larves, destruction rapide de la colonie par consommation des œufs, réserves et cires. Miel qui s’écoule et qui fermente.

  • En cas de doute contactez votre vétérinaire ou TSA.

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